Lexique - D

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Abrégé de la mythologie universelle

Dictionnaire de la fable
Fr. NOEL
à Paris, Chez Le Normant 1805
Les noms Romains ont été remplacés par les noms Grecs
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Dactyles Idéens,

les uns étaient enfants du Soleil et d’Athéna, les autres de Cronos et d’Alciope. Strabon distingue les Dactyles des Curètes et des Corybantes. Après avoir été les prêtres du Ciel et de la Terre, à laquelle ils sacrifiaient, couronnée de chène, sous le nom de Rhéa, ce qui leur avait valu le nom de paredroi, assessores, assistants, ils furent eux-mêmes mis au rang des dieux, et regardés comme des Lares, ou dieux domestiques. Leurs noms seuls étaient regardés comme un préservatif, et invoqué avec confiance dans les plus grands dangers.

Damascus,

fils d'Hermès et de Halimède, vin d'Arcadie en Syrie, où il battit Damas.
2. Homme audacieux qui coupa les vignes plantées par Dionysos. Ce dieu l’écorcha vif.

Damastor,

capitaine Troyen, tué par Patrocle.
2. Un des géants qui escaladèrent le ciel, saisit Pallas, autre géant qu'Athéna venait de pétrifier, et le lança contre les dieux.
DanaéKlimt, Gustav 1907-1908

Danaé,

fille d’Acrisius, roi d’Argos, fut enfermée fort jeune dans une tour d’airain par son père, sur la foi d'un oracle qui lui annonçait que son petit-fils devait un jour lui ravir la couronne et la vie ; mais Zeus se changea en plus d'or, et, s'étant introduit dans la tour, grandit Danaé mère de Persée. Acrisius, ayant appris la grossesse de sa fille, la fit exposer sur la mer dans une méchante barque, ou dans un coffre ; mais elle arriva heureusement sur les côtes de l'île de Sériphe. Un pêcheur, qui l'apperçut, ouvrit le coffre, trouva la mère et le fils encore vivants, et les conduisit sur-le-champ au roi Polydecte, qui épousa la princesse, et pris soin de l'éducation du jeune Persée.V.Persée, Acrisius.

Danaïdes,

50 soeurs, filles de Danaüs, roi d’Argos. Egyptus qui avait 50 fils, voulut donner pour épouse a ses fils leurs cousines germaines. La proposition effraya les Danaïdes, de manière qu'elles s'enfuirent à Argos, à fin d'éviter un mariage qui leur paraissait impie. Egyptus y envoya ses fils à la tête d'une puissante armée, pour réitérer la demande de leurs cousines. Danaüs, trop faible pour résister, consentit au mariage, mais sous la condition secrète que les Danaïdes massacreraient leurs maris la première nuit de leurs noces. Ce projet s'exécuta, et la seule Hypermnestre épargna son mari et Lyncée. Zeus, pour punir ces filles cruelles, les condamna à remplir éternellement dans le Tartare un tonneau percé. V.Lyncée, Hypermestre, Egyptus.

Danaüs,

fils de Bel, Egyptien, et frère d’Egyptus, ayant dressé des embûches à son frère, fut obligé de prendre la fuite, se réfugia dans le Péloponnèse, chassa Sthénelus d’Argos, vers l’an 1475 avant JC et s’empara de son royaume, où il régna 100 ans.

Daphné,

fille du fleuve Pénée, fut le premier objet de l'amour d'Apollon exilé du ciel par Zeus. Ce dieu poursuivant la nymphe insensible à ces voeux, l'atteignit sur les bords du Pénée. Daphné implora le secours de son père, qui, pour la soustraire aux attentats du dieu, métamorphosa sa fille en laurier. Apollon n'embrassa plus qu'un tronc inanimé, en détacha un des rameaux dont il se fit une couronne, et voulu que désormais le laurier lui fut consacré, et qu'il fut la récompense des poètes.
2. Nommée aussi Artèmis, fille de Tirésias, rendait a Delphes des oracles en vers si excellents, qu'on prétend qu'Homère en a inséré plusieurs dans ses poèmes.
3. Autre Nymphe de la montagne de Delphes, fut choisie par la déesse Tellus, pour présider à l'oracle qu'elle rendait en ce lieu, avant d'Apollon en fut en possession.
4. Faubourg d’Antioche, où les habitants de cette ville placée l'aventure de Daphné, célèbre par la licence des fêtes qui s’y célébraient.

Daphnis,

berger de Sicile, fils d'Hermès et d'une Nymphe, apprit de Pan lui-même à chanter, et à jouer de la flûte, et fut protégé des Muses, qui lui inspirèrent l'amour de la poésie. Il fut le premier, dit-on, qui excella dans la pastorale.
2. Fils d'Hermès, fut changé en rocher, pour avoir été insensible aux charmes d'une jeune bergère.
3. Fils de Paris et d’ Œnome

Dardanides,

non patronyme des Troyens, de Dardanus.

Dardanus,

fils de Zeus et d’Electre, une des filles d'Atlas, naquit à Corythe, ville de Tyrrhénie, quitta son pays, passa dans l'île de Samothrace, alla en Phrygie porter les mystères des Cabires, épousa la fille du roi Teucer, est bâti, au pied du mont Ida, Dardanie, ville qui devint la célèbres Troie. Son règne fut heureux et long, et ses sujets reconnaissants le meilleur au rang des immortels.
2. Fils de Priam, tué par Achille sous les murs de Troie.

Darès,

prêtre d’Héphaïstos, père de deux chefs troyens.
2. Athlète orgueilleux qu’Entelle battit, et que Turnus tua.

Daulis,

autre fête argiennes en mémoire du combat singulier de Prœtus contre Acrise.
2. Nymphe qui donna son nom à la ville de Daurie.

Daunus,

fils de Pilumnus et de Danaé, vint de l’Illyrie dans l’Apulie. Il eut un fils du même nom, qui épousa Vénilie, dont il eut Turnus, roi des Rutules.
2. Illyrien, chassé de son pays par une sédition, vint s'établir dans l’Apulie, il reçut Diomède et lui donna sa fille en mariage.

Dédale,

fils d’Hymétion, petit-fils d’Eumolpe ou Eupalame, disciple d’Hermès, un des plus habiles artistes que la Grèce héroïque ait produits, architecte et statuaire distingué, inventeur de la cognée, du niveau, du vilebrequin, etc. substitua l'usage des voiles à celui des rames, et fit des statues animées, qui voyaient et qui marchaient, c'est-à-dire apparemment très supérieures aux grossières ébauches de l’art au berceau. Les succès de son neveu excitèrent sa jalousie ; il le fit périr, et l'aréopage le condamna à un bannissement perpétuel. Il se réfugia en Crète, à la cour de Minos, et y construisit le labyrinthe si célébré par les poètes. Dédale fut la première victime de son invention ; cas, ayant favorisé les amours de Pasiphaé, femme de Minos, avec un taureau, il fut enfermé dans le labyrinthe avec son fils Icare et le Minotaure. Alors dédale fabriqua des ailes artificielles qu'il attacha avec de la cire à ses épaules et à celles d’Icare, et se mit en liberté ; mais son fils oubliant ses instructions, vola trop près du soleil, fit fondre ses ailes, et tomba dans la mer Égée, où il se noya. Le malheureux père aborda en Sicile, auprès du roi Cocalus, qui d'abord lui donna un asile, et fini par le faire étouffer dans une étuve pour prévenir l'effet des menaces de Minos. De son nom, les poètes ont formé l'adjectif Dœdalus, à, um, dans le même sens qu’ingeniosus.

Déimos,

la Terreur ; fils d’Arès et d’Aphrodite, un des fidèles suivants d’Arès, et conducteur du char de Bellone.

Déiphobe,

sibylle de Cumes, fille de Glaucus, et prêtresse d'Apollon. Apollon, amoureux de Déiphobe, pour la rendre sensible, offrit de lui accorder tout ce qu'elle souhaiterait : elle demanda de vivre autant d'années qu'elle tenait dans la main de grains de sable qu'elle venait de ramasser, mais oublia malheureusement de demander en même temps de pouvoir conserver toute la fraîcheur de la jeunesse. Apollon la lui offrit pourtant ; mais Déiphobe préféra l'avantage d'une chasteté inviolable. Çette sibylle, inspirée d'Apollon, rendait ses oracles du fond d'un antre dans le temple de ce dieu. Cet antre avait 100 portes, d'où sortaient autant de voix terribles qui faisaient entendre les réponses de la prophétesse. Les Romains élevèrent un temple à cette sibylle dans le lieu même où elle avait rendu ses oracles, et l'honorèrent comme une divinité.

Déiphobus,

fils de Priam, après la mort de son frère Pâris, épousa Hélène, qui, pour rentrer en grâce avec son premier mari, l'introduisit avec Ulysse dans l'appartement de Déiphobe, qu'ils massacrèrent après l'avoir mutilé de la manière la plus barbare. Enée, qui le vit en cet état dans les enfers, lui éleva un monument à son retour.
2. Fils d'Hippolyte, purifia Héraclès, meurtrier d’Iphitus.

Déiphon,

fils de Triptolème et de Méganire, ou d’Hippothoon, roi d’Eleusis, fut aimé de Déméter, qui, pour le purifier et le rendre immortel, le faisait passer à travers les flammes. Méganire, sa mère, alarmée de ce spectacle, troubla par ses cris les mystères de cette déesse, qui, de colère, remonta aussitôt sur son char traîné par des dragons, et laissa brûler Déiphon.V.Triptolème.

Déjanire,

fille d’ Œnée,roi de Calydon en Etolie, fut d'abord fiancée à Achéloüs , puis à Héraclès, ce qui excita une querelle entre ces deux héros. Achéloüs ayant été vaincu dans un combat singulier, la jeune princesse fut le prix du vainqueur, qui l'emmenait dans sa patrie, lorsqu'il fut arrêté par les eaux grossies du fleuve Evène. Le Centaure Nessus vint s'offrir pour passer Déjanire sur son dos. Héraclès, arrivé à l'autre bord, apperçut le Centaure qui, loin de passer Déjanire, se disposait à lui faire violence. Alors le héros lui décocha une flèche tintée du sang de l’hydre de Lerne, et le perça. Nessus, près de mourir, donna à Déjanire sa tunique ensanglantée, en lui disant que si elle pouvait persuader son mari de la porter, ce serait un moyen sûr de rappeler ses affections. La jeune et crédule épouse accepta ce présent. Quelque temps après, ayant su Héraclès était retenu en Eubée par les charmes d’Iole, fille d’Euryte, elle lui envoya la tunique de Nessus par un jeune esclave appelé Lichas. Héraclès n'en fut pas plutôt revêtu, qu'il se sentit déchiré par des douleurs cruelles, et, devenu furieux, saisit Lichas, et le lança dans la mer, où il fut changé en rocher ; après quoi ne pouvant plus supporter ses douleurs, il coupa pas des arbres sur le mont Oéta, en dressa un bûcher, s’y coucha, il pria son ami Philotècte d'y mettre le feu. Déjanire en conçut tant de regret, qu'elle se tua elle-même. Les poètes font sortir de son sang une plante appelée nymphée ou héracléon.
2. Néréide

Délos,

île de la mer Égée. Poséïdon, d'un coup de son trident, fit sortir de cette île du fond de la mer, pour assurer à Latone, persécutée par Héra, un lieu où elle put mettre au monde à Apollon et Artémis. Apollon, en reconnaissance de ce qu'il y avait reçu le jour, la rendit immobile, de flottante qu’elle était, et la fixa au milieu des Cyclades. Apollon y était adoré sous la forme d'un dragon, et rendait, pendant l'été, des oracles sans ambiguïtés.V Astérie, Ortygie.

Delphes,

ville de la Phocide, située dans une vallée au S.O. du Parnasse, passait chez les anciens pour être le milieu de la terre. Zeus, en voulant marquer le milieu de l'univers, fit voler avec la même rapidité du levant et du couchant deux aigles, qui s'y rencontrèrent. Cette ville était célèbre par le temple et l'oracle d'Apollon. Un chevrier, nommé Corétas, gardant son troupeau près du Parnasse, s'aperçut que ses chèvres, en approchant d'une ouverture, bondissaient et jetaient des cris. Il en approcha lui-même, et, saisi des vapeurs qui en sortaient, se mit à prophétiser. Les habitants du voisinage ayant à leur tour éprouvé le même effet, se posèrent que ce prodige était produit par la Terre elle-même ; et dès lors on honora en ce même endroit cette divinité invisible, et l'on y bâtit dans la suite, à mis-côte du Parnasse, le temple et la ville de Delphes. V Pythie, Pythiques, Python, Trépied.

Déluge,

(V. Deucalion, Ogygès) Xénophon en compte 5 : le premier arriva sous Ogygès ; le deuxième au temps d'Héraclès, ne dura qu'un mois ; le troisième sous un autre Ogygès, dévasta l'Attique ; le quatrième sous Deucalion, inonda la Thessalie l’espace de trois mois ; et le cinquième et dernier, du temps de la guerre de Troie, fut nommé Pharonien, et il submergea une partie de l'Égypte. Diodore de Sicile fait mention d'un sixième qui arriva dans l'île de Samothrace.
Déméter

Déméter (Cérès),

fille de Cronos et d’Ops, ou Hestia, ou Cybèle, déesse de l'agriculture, a pris aux hommes l’art de cultiver la terre, de semer le blé, de le récolter et de faire du pain. Zeus, son frère, épris de sa beauté, eut d’elle Phéréphata, depuis Perséphone, que Poséïdon lui enleva. Inconsolable de la perte de sa fille, elle alluma des torches au volcan de l’Etna, et, montant sur un char attelé de dragons volants, se mit en route pour chercher sa fille bien-aimée. Enfin, après avoir parcouru le monde sans rien apprendre, elle revint en Sicile, où la nymphe Aréthuse l’informat que Perséphone était femme de Poséïdon et reine des enfers. On la dépeint comme une belle femme, d'une taille majestueuse, d'un teint coloré, dont les yeux sont langoureux, et les cheveux blonds. Sa tête est couronnée d'une guirlande d’épis ou de pavot, plantes d'une grande fécondité ; ses seins sont pleins et gonflés ; elle tient de la main droite un faisceau d'épis, et de la gauche une torche ardente. Son char est attelé de lions ou de serpents. D'autres fois on lui donne un spectre ou une faucille : et deux petits-enfants attachés à son sein, et tenant chacun une corne d'abondance, annoncent assez la nourrice du genre humain.
Déméter, Damater ou Demetra, Cérès en latin, que l’on croit répondre à Gèmèter, mère de la Terre.

Démodocus,

chantre qui, en Homère, chante en présence d’Ulysse et d’Alcinoüs les amours d'Arès et d'Aphrodite. Les muses l'avaient privé de la vue, en lui donnant l'art de chanter.

Démon.

Les Platoniciens, après Pythagore, donnaient ce nom à certains êtres intermédiaires entre la divinité et les hommes, disposés par étage, plus puissants, plus éclairés les uns que les autres. Les poètes donnent aussi le nom de démon aux mânes ou ombres des morts. V. Génies.

Démophon,

ou Démophoon, fils de Thésée et de Phèdre, accompagna Elpénor à la guerre de Troie. Après la prise de la ville, il retrouvera auprès d'Hélène sa grand-mère Ethra, mère de Thésée, et la ramena avec lui. À son retour, il passa à Daulis, chez Lycurgue qui en était roi, et séduisit Phyllis sa fille. (V.Phyllis) Arrivé à Athènes, il trouva le trône vacant par la mort de Mnesthée qui l’avait usurpé sur lui, et s’en mit en possession, comme étant le légitime héritier. Il accorda généreusement sa protection aux Héraclides persécutés par Eurysthée, et fit même périr leur ennemi. V. Ethra, Macarée, Héraclides, Coupe.
2. Suivit Enée en Italie, et y fut tué par l'Amazone Camille.

Dendritis,

nom sous lequel Hélène, pendue à un arbre par ordre de Polyxo, fut honorée après sa mort. R.dendron, arbre

Deucalion,

fils de Prométhée, et mari de Pyrrha, fille de son oncle Epiméthée, régnait en Thessalie près du Parnasse. Ce fut sous son règne qu’arriva le fameux déluge. Dès que les eaux furent retirées, Deucalion et Pyrrha son épouse, conservés à cause de leur justice, allèrent consulter Thémis, il leur ordonna de jeter derrière eux les os de leur grand-mère. Deucalion, après y avoir bien pensé, compris que la terre étant leur mère commune, ses os étaient des pierres. Ils en ramassèrent donc, est, les ayant jetées derrière eux, ils s’aperçurent que celles jetées par Deucalion étaient changées en hommes, et celles de Pyrrha en femmes.
2. Fils de Minos, deuxième roi de Crète, régna après son père, et donna Phèdre, sa soeur, en mariage à Thésée. V. Phèdre.

Diane,

nom romain d’Artémis.

Dicé,

fille de Zeus et de Thémis, une des déesses qui présidaient à la justice.R.dihè, procès, justice.

Dictynne,

nymphe de l'île de Crète, que l'on confond quelquefois avec Artémis ou Athéna. Poursuivie par Minos amoureux, elle se jeta du haut d'un rocher, et tomba dans un filet de pêcheur, d'où lui vint le nom de Dictynna. R.Dictyon, rets. On lui attribue aussi l’invention des rets propre à la chasse. V.Britomartis.

Dictys,

Centaure, tué par Pirithoüs.
2. Fils de Magnès, roi de l'île de Sériphe, et frère cadet de Polydecte, qui reçut le coffre où étaient Danaé et Persée ; ce dernier, ayant changé Polydecte en pierre, donna le trône à Dictys.
3. Matelot qu’Ovide dit fort habiles à monter sur les cordages.
4. De Gnosse, en Crète, alla avec Idoménée et Mérion au siège de Troie, apprit d’Ulysse ce qui s'était passé avant son arrivée, et écrivit les événements les plus remarquables.

Didon,

fille de Bélus, roi de Tyr, avait épousé un prêtre d’Héraclès, nommé Sicarbas, ou Sichée, le plus riche de tous les Phéniciens. Après la mort de Bélus, Pygmalion son fils, monta sur le trône. Ce prince avare surpris un jour Sichée et l'assassinat au pied de l'autel. L'ombre du mort, privé des honneurs de la sépulture, apparue en songe à Didon, avec un visage pale et défiguré, lui montra l'hôtel au pied duquel il avait été immolé, lui découvrit sa poitrine sanglante, et lui conseilla de fuir et d'emporter des trésors cachés depuis longtemps dans un endroit qu'il lui indiqua. Didon, à son réveil, dissimule sa douleur, prépare sa fuite, s’assure des vaisseaux qui étaient au port, il reçoit à tout celui qui haïssaient ou craignaient le tyran, et part avec les richesses de Sichée et celles de l'avare Pygmalion. Iarbas, roi de Mauritanie, demanda Didon en mariage ; mais l'amour qu'elle conservait pour son premier mari, lui fit rejeter cette alliance ; et, dans la crainte d'y être forcée par les armes de son amant et par les voeux de ses sujets, au bout de trois mois qu'elle avait demandés, et qu’elle avait passé à faire les préparatifs de ses funérailles, elle se tua d'un coup de poignard, ce qui lui fit donner le nom de Didon, femme de résolution, au lieu de celui d’Elise, qu'elle avait porté jusque-là. Virgile, au moyen d'un anachronisme de 300 ans, a rapproché Didon du héros troyen, dont il la suppose et prise, au point de ne pouvoir survivre au départ de son amant.

Diespiter,

ou Dijovis, surnom de Zeus, comme père de la lumière, paterdiei. D'autres le dérivent de Dios, gén. De Zeus.

Dioclès,

héros grec, tué en prenant la défense d'un jeune homme qui lui était cher.
2. Un des quatre que Déméter préposa à la célébration de ses mystères.

Diomède,

roi de Thrace, fils d'Arès et de Cyrène, avait des chevaux furieux qui vomissaient le feu par la bouche. Il les nourrissait de chair humaine, et leur donnait à dévorer tous les étrangers qui avaient le malheur de tomber entre ses mains. Héraclès, par ordre d’Eurysthée, prit Diomède, et le fit dévorer par ses propres chevaux. V. Abdère.
2. Fils de Tydée, et petit-fils d’Œnée, roi de Calydon, fut élevé à l'école du célèbre Chiron, avec tous les héros de la Grèce. Il il commanda les Etoliens au siège de Troie, et s'y distingua par tant de belles actions, qu'on le regardait comme le plus brave de l'armée, après Achille, et Ajax, fils de Télamon. Homère représente ce héros comme le favori de Pallas Athéna. Cette déesse l'accompagne sans cesse : c'est par son secours qu'il tue plusieurs rois de sa main, qu'il sort avec gloire de combat singulier contre Hector, Énée, et les autres princes troyens ; qu'il se saisit des flèches de Philoctète à Lemnos, et des chevaux de Rhésus ; qu'il enlève le palladium ; enfin qu'il blesse Arès, et Aphrodite même, qui venait secourir son fils Enée, et qui ne le sauva quand le couvrant d'un nuage. Diomède, instruit de l’inconduite de son épouse Egialée, n'échappa qu'avec peine aux embûches qu'elle lui tendit au retour du siège de Troie, et alla chercher un établissement en Italie, où il fonda la ville d'Arpi, ou d’Argyripa. Après sa mort il fut regardé comme un dieu, et eut un temple et un bois sacré sur les bords du Timave. V.Oiseaux de Diomède.
3. Premier nom de Jason. Ce fut Chiron qui lui donna ce dernier, à cause des sciences qui lui apprit.
4. Fils de Diomède d’Argos, eut en Italie de la fille de Daunus.

Dioné

1. Néréide.
2. Fille d'Atlas, épouse de Tantale, dont elle eut Pélops.
3. Fille de l'Océan et de Thétys, eut de Zeus Aphrodite, surnommé Dionée, du nom de sa mère. C'est entre ses bras qu’Aphrodite se précipita à tout en pleurs, après que Diomède l’eut blessée.
Dionysos

Dionysos (Bacchus),

était fils de Zeus et de Sémélé. Héra veinules toujours jalouses, prit les traits de Béroé, nourrice de la princesse, et lui conseilla, pendant sa grossesse, d'exiger de son amant, comme une preuve d'amour, qu'il vint la voir dans tout l'appareil de sa gloire. Zeus résista longtemps, céda enfin aux sollicitations de celle qu'il aimait, et reparut bientôt au milieu des foudres et des éclairs. Le palais s’embrasa ; et Sémélé, victime de son indiscrétion, périt au milieu des flammes. Zeus fit retirer Dionysos par Héphaïstos, le mit dans sa cuisse, où il le fit coudre par Sabasius, et où il le garda le reste des neuf mois. Dès que le temps de sa naissance fut accompli, on le mit entre les mains d'Ino sa tante, qui l'éleva avec le secours des Hyades, des Heures et des Nymphes, jusqu'à ce qu'il fut en âge d'être instruit par les Muses ET Silène. Devenu grand, il fit la conquête des Indes avec une armée d'hommes et de femmes portant, au lieu d'armes, des thyrses et des tambours ; puis alla en Égypte ne, où il enseigna l'agriculture aux mortels, planta la vigne, et fut adoré comme le dieu du vin. Il punit sévèrement tous ceux qui voulurent s'opposer à l'établissement de son culte, et triompha de tous ses ennemis et de tous les dangers auxquels les persécutions d’Héra l'exposaient continuellement. D'Égypte il vint à Cybèle, ville de Phrygie, où, admis aux exiations par Rhéa, il fut initié aux mystères de la mère des dieux. Dans la guerre des géants, il ne se transforma en lion, et fit des merveilles, animé par Zeus, qui lui criait sans cesse : « Evohé, courage, mon fils ! »
On le représentait ordinairement avec des cornes, symbole de force et de puissance, ou par ce que, dans ses voyages, il s'était couvert de la peau d'un bouc ; couronné de pampre, de lierre ou de figuier, sous les traits d'un jeune homme riant et sans barbe, tenant d'une main des grappes de raisins, ou une corne, espèce de vaisseau à boire, et de l'autre un thyrse, dont il se sert pour faire jaillir des sources vin. Tantôt il est assis sur un tonneau, tantôt sur des chars traînés par des tigres, des lions ou des panthères.
On lui immolait la pie, parce que le vin rend indiscret ; le bouc et le lièvre, parce qu'ils détruisent les bourgeons de la vigne ; le porc en Égypte, et le serpent. Parmi les animaux pourra pas fabuleux, le Phénix lui était consacré ; parmi les quadrupèdes, la panthère ; et parmi les arbres, la vigne, le lierre, le pampre, les feuilles de figuier, le sapin, le chêne.
Dionysos, un des noms grecs de Bacchus, par allusion à Zeus son père qui boita en le portant dans sa cuisse, et dont il piqua le flanc avec ses cornes au moment de sa naissance, au mont Nysa où il avait été nourri, aux Nymphes du même nom qui l’élevèrent, à lune des Cyclades nommé Dia ou Naxos.

Dioscures,

surnom de Castor et de Pollux, nés deux Zeus. V.couroi, jeune homme.
2. Les Anaces, les Cabires, et trois frères que Cicéron nomme Aléon, Mélampus et Eumolus.

Dircé,

deuxième femme de Lycus, roi de Thèbes, voyant Anthiope enceinte quoique répudiée, la fit enfermer dans une prison, d'où Zeus l'ayant fait sortir, elle alla se cacher sur le mont Cythéron, et y mit au monde deux jumeaux, Amphion et Zéthus, qui, dans la suite, firent mourir Lycus, et attachèrent Dircé à la queue d'un taureau indompté, qui l'emporta sur des rochers où elle fut mise en pièces. Les dieux, touchés de son malheur, la changèrent en fontaine de son nom.
2. Ayant osé comparer sa beauté à celle de Pallas Athéna, fut changée en poisson.

Dires,

filles de l’Achéron et de la Nuit ; elles étaient au nombre de trois. Postées auprès du trône de Zeus, elles recevaient ses ordres pour aller troubler le repos des méchants, et exciter des remords dans leur âme. On les nommait Dires dans le ciel, Furies ou Euménides sur la terre, Chiennes du Styx dans les enfers. V.Euménides, Furies.

Discorde,

Déesse de la discorde. V.Éris

Dispater ou Dispiter,

nom de Pluton (Hadès en Grèce), formé de Dis et de Pater, père des trèsors. Il avait un temple dans la 11e région de Rome.

Dodone,

fille de Zeus et d’Euterpe, et, selon d'autres, d'Europe.
2. Ville d’Epire, célèbre par son oracle, sa forêt et sa fontaine. La prêtresse en interprétait le murmure. Dans la suite on suspendit en l'air des vases d’airain auprès d'une statue de même métal, aussi suspendue, et tenant à la main un fouet d’airain à plusieurs cordes mobiles, et dont le son, par sa durée et ses variétés, présageait l’avenir.
3. Océanide.

Dolichenius ou Dolichenus,

surnom deux Zeus, de Dolichène, ville de Syrie.

Dolius,

épith. d’Hermès considéré comme dieu du dol et de la fraude.
2. Serviteur que le père de Pénélope donna à cette princesse, lorsqu'elle partit pour Ithaque avec Ulysse, fut un des premiers qui reconnurent ce prince à son retour.

Dolon,

fils du héros Eumédès, très léger à la course, alla de nuit au camp des Grecs, examiner leur situation. Mais Ulysse et Diomède le surprirent, le forcèrent à dévoiler les secrets des Troyens, et lui donnèrent la mort, malgré ses offres magnifiques.
2. Fils de Priam.

Dolopes,

peuple de Thessalie, au pied du Pinde, que Pélée envoya au siège de Troie, sous la conduite de Phénix.

Dorides,

les mêmes que les Néréides, de Doris, leur mère.

Doris,

fille de l'Océan et de Thétys, épousa son frère Nérée, dont elle eut les Néréides.
2. fille de Nérée et de Doris.

Dragon,

animal consacré à Athéna et à Dionysos.
2. D’Anchise. Pendant qu’Enée faisait des libations aux mânes de son père, il sortit du tombeau un dragon énorme, dont le corps formait 1000 replis tortueux, et dont le dos était couvert d'écailles jaunes et azurées. Il fit le tour du tombeau et des autels, se glissa entre les vases et les coupes, goûta de toutes les viandes offertes et rentra ensuite dans le fond du sépulcre, sans faire aucun mal aux assistants. Enée prit se dragon pour un génie attaché au service d’Anchise.
3. D’Andromède. V.Andromède.
4. D’Aulide. Tandis que la flotte des Grecs se rassemblait dans ce port, et qu'on offrait aux dieux des sacrifices à l'ombre d'un plane, un dragon marqueté de taches de sang, envoyé par Zeus, se glissant de dessous l’autel, s'élança sur la cime du plane, où huit petits passereaux étaient nichés avec leur mère. Il les dévora tous, et fut ensuite changé en pierre. Ce prodige épouvanta les Grecs ; mais Calchas en tira un augure favorable, et prédit que le nombre des oiseaux présageait celui des années du siège, et le sort du serpent, la prise de Troie.
5. De Cadmus. V.Cadmus
6. De Cérès. V.Cérès
7. De Déiphon. V.Déiphon
8. Des Enfers. V.Cerbère
9. Des Hespérides. V.Hespérides
10. De Médée. V.Médée

Dryades,

nymphes des bois. R.Drys, chêne. Divinités qui présidaient aux lois et aux arbres en général. Le sort des Dryades était plus heureux que celui des Hamadryades ; elles pouvaient errer en liberté, danser autour des chênes qui leur étaient consacrées, et survivre à la destruction des arbres dont elles étaient les protectrices. On les représentait sous la figure d'une femme robuste et fraîche, dont la partie inférieure se terminait en une sorte d'arabesque, exprimant par ses contours allongés, un tronc et les racines d'un arbre. La tête était coiffée d'une couronne de feuilles de chêne ; on mettait une hache entre leurs mains, par ce qu'on croyait que ces nymphes punissaient les outrages faits à l'arbre dont elles avaient la garde. V.Hamadryades.

Dryopé,

fille d’Euryte, et sœur d’Iole, femme d’Héraclès, fut aimé d'Apollon. Se promenant un jour près d'un lac bordé de myrtes et de lotos, et tenant entre ses bras son fils, elle cueillit une fleur de lotos qu'elle lui donna pour l'amuser ; mais dans le moment elle s'aperçut qu'il sortait de cette fleur des gouttes de sang. Effrayée de ce prodige, elle veut faire quelques pas en arrière ; mais ses pieds s'attachent à la terre, et elle fait de vains efforts pour se dégager. L’écorce monte, gagne tout le corps, et enveloppe l’infortunée, qui devint elle-même un arbre de lotos. V.Lotos.
2. Habitante de Lemnos, dont un Aphrodite prix les traits pour engager les femmes de l’ île à se défaire de leurs maris.
3. Nymphe d'Arcadie, eut d’Hermès le dieu Pan.
4. Nymphe de la petite Mysie, enleva le jeune Hylas, au moment qu'il se baissait pour boire dans la fontaine qu'il habitait.
5. Prince troyen, percé à la gorge par Clausus, perdit à la fois la parole et la vie.
6. Nymphe que Faune rendit mère de Tarquitus.

Dryopes,

peuples, habitaient un canton de la Thessalie, et chassés par Héraclès, portèrent des colonies dans le Péloponnèse et dans l'Asie Mineure.

Dryops,

Arcadien, fils d'Apollon, père et chef des Doriens qui s'établirent dans le Péloponnèse.
2. Capitaine troyen tué par Achille.

Dupo,

Centaure tué par Héraclès, lorsque les Centaures voulurent forcer l'entrée de la caverne de Pholus.

Dymas,

père d’Asius et d’Hécube, et roi de Thrace.
2. Brave troyen qui, à la faveur d'une armure grecque, combattit avec succès, mais fut accablé par ses compatriotes trompés par son déguisement.
3. Père d'une des compagnes de Nausicaa, de même âge que cet princesse.
4. Fils d’Egimitus, donna son nom à la ville de Dyme.

Dyras,

fleuve de Grèce, sortit tout d'un coup de terre pour donner du secours à Héraclès.

Dysis,

une des Heures.
A B C D E
Lettres A-B-C-D-E disponibles

Abrégé de la mythologie universelle

Dictionnaire de la fable
Fr. NOEL
à Paris, Chez Le Normant 1805
Les noms Romains ont été remplacés par les noms Grecs
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