Eros, ou l'Amour, le plus beau des immortels, était au commencement avec le Chaos et Gaïa (la Terre), dit Hésiode. L'Eros bienfaisant, suivant Aristophane, revêtu d'ailes dorées, s'unit au Chaos, et de leur union vinrent les hommes et les femmes. Il n'y avait point de dieux, avant que l'Amour eut mêlé toutes choses ; mais de ce mélange furent engendrés les Cieux et la Terre, aussi bien que la race des dieux immortels.
A cette divinité primordiale succède Eros, l'enfant d'Arès et d'Aphrodite.
Eros est parfois dédoublé : Chez les romains, Cicéron écrit que l'Amour (Eros) était fils de Zeus et d'Aphrodite, et Cupidon (Imeros) de la Nuit et de l'Erèbe.
Les Grecs mettaient aussi de la différence entre Cupidon et l'Amour. Ils appelaient le 1er Imeros, Cupido ; et le 2e Eros, Amor. L'un, doux et modéré, inspirait les sages ; l'autre, emporté et violent, possédait les fous.
Ils étaient l'un et l'autre de la cour d'Aphrodite, et la suivirent aussitôt qu'elle fut née et qu'elle se joignit à l'assemblée des dieux.
Le mythe veut qu'Eros ait pour frère Antéros, le contre-amour, ou plutôt amour pour amour ; fils d'Aphrodite et d'Arès. Aphrodite, disent les anciens, se plaignant à Thémis de ce que Eros, son fils, restait toujours enfant, la déesse consultée répondit qu'il ne grandirait point, tant qu'elle n'en aurait point d'autre. Alors sa mère lui donna pour frère Antéros, avec lequel il commença à grandir.
On représentait les deux enfants, avec des ailes, un carquois, des flèches et un baudrier. Les flèches qu'Eros décoche brûlent le cœur des hommes d'un ardent désir et les fait tomber amoureux. Eros est ordinairement représenté nu, sous la figure d'un enfant ou d'un jeune homme. Quelquefois on le voit entre Héraclès et Hermès, symbole de ce que peuvent en amour l'éloquence et la valeur. D'autres fois il est placé près de la Fortune, pour exprimer combien les succès des amants sont soumis au caprice de l'aveugle déesse. Il est toujours peint avec des ailes de couleur d'azur, de pourpre et d'or.